Les arnaques à la location se multiplient pour ceux qui cherchent un logement en station de ski. Fausses annonces ou usurpation d’identité, il y a plusieurs méthodes. Les offices de tourisme sont en première ligne pour lutter contre ces pratiques.

Une semaine dans un chalet pour 16 personnes à Sainte-Foy Tarentaise, en Savoie, le tout pour moins de 200 euros par personne, en plein mois de février. Voilà un exemple d’annonce qu’on peut trouver sur le site « booking.com » en ce moment. Si vous pensez être tombé sur un super bon plan, ne vous y trompez pas, vous n’aurez jamais la clé ! Ce chalet n’existe pas en réalité, on le vérifie facilement en appelant l’office de tourisme local. Les arnaques comme celles-ci se multiplient sur les sites de locations dans les stations de ski.

« Le jour où j’allais payer, j’ai vu un message d’alerte du vrai propriétaire »

L’autre escroquerie très répandue, et plus difficile à déceler, c’est l’usurpation d’identité du propriétaire via les réseaux sociaux. Audrey, originaire de l’Ain, a failli en faire les frais. En août dernier, elle trouve une annonce sur Facebook pour un chalet familial à La Toussuire, en Maurienne. Elle contacte le propriétaire et reçoit rapidement une réponse positive.

« Il répondait bien aux questions », reconnaît-elle. Audrey a même son interlocuteur au téléphone. Il est convaincant, lui dit qu’il habite Jarrier, une petite commune proche de La Toussuire. Elle ne se méfie plus : « J’ai reçu un contrat, avec un RIB que j’ai vérifié, il était français. » Mais au moment de régler, elle reçoit une alerte Facebook : le vrai propriétaire signale avoir été victime d’une usurpation d’identité. « Mon compte a été piraté, et des fraudeurs utilisent mon profil et les photos de mon chalet », écrit-il. Audrey poursuit la conversation pour voir jusqu’où irait son fraudeur : « Et quand j’ai prétendu que j’allais payer, il m’a envoyé un autre RIB, plus du tout français. »

À Avoriaz, des familles se retrouvent tous les ans sans location

Si Audrey n’a jamais versé d’acompte à son fraudeur et décelé le risque avant de signer définitivement le contrat, d’autres familles vont au bout du processus. Sébastien Mérignargues est directeur de l’office de tourisme d’Avoriaz. Tous les ans, il reçoit deux à trois familles en panique, qui se retrouvent sans logement à leur arrivée en station. « Ils sont en colère contre eux-mêmes, de s’être fait avoir, regrette-t-il. On essaie de leur trouver une solution de secours, mais en pleine saison c’est compliqué. » Ils ont souvent besoin d’un grand logement, pour sept, huit voire dix personnes, les biens les plus rares en station.

Pour prévenir les arnaques, Sébastien Mérignargues encourage les vacanciers à réserver sur les plateformes sécurisées : « les agences immobilières, les plateformes avec garantie comme Airbnb, énumère-t-il. Le mieux, c’est notre centrale de réservation parce que vous êtes assurés d’avoir des personnes référentes sur place », conclut le directeur d’office de tourisme.

Audrey a depuis retrouvé une location, à nouveau de particulier à particulier. Et pour s’assurer de son existence, elle a carrément demandé une facture EDF au nom de la propriétaire.